Humour et mélancolie
Encore un 1er film français. Celui là est signé Florent Bernard, loin d’être un débutant puisqu’il a déjà signé les scénarii de Vermines et de la série de Canal+ Le flambeau. J’avais tout de même quelques appréhensions – dues sans doute à une bonne annonce racoleuse -, que ces 103 minutes soient un ramassis de clichés sur le couple en crise. Même le pitch donnait la même impression, jugez plutôt : Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos… Je me disais, en route pour le road trip déjà vu cent fois. Eh bien non ! Et la surprise est d’autant plus belle.
Souvent, les histoires écrites sur ce sujet de la séparation se résument soit à de la comédie pure, ou au drame déchirant. Ici, le scénario ose mêler les deux aspects. Donc ici, on a une comédie douce-amère jalonnée de punchlines bien écrites. De plus, une large part est laissée aux réactions des enfants – ici deux grands ados -, ce qui ne manque pas d’enrichir le film. Les décors se cantonnent en grande partie à une province éloignée des cartes postales, avec la volonté de montrer la France ronds-points, des Buffalo Grill, des hôtels miteux, des parkings de zones commerciales où tout est désespérément laid et horizontal. Un petit film bourré d’idées, de surprises et surtout, défendu par un casting parfait.
Quoi qu’on en dise, chaque fois qu’on voit Charlotte Gainsbourg dans le registre de la comédie, c’est un régal. Et cette fois, son duo avec l’excellent José Garcia – qui n’est jamais aussi bon que quand il s’éloigne de la gaudriole -, fonctionne à merveille. Bref des valeurs sures qui trouvent dans les jeunes Lily Aubry et Hadrien Heaulmé, d’excellents partenaires. Ajoutons Lyes Salem, irrésistible de drôlerie, et l’on retrouve avec plaisir Louis Rego, 80 balais, qu’on avait complètement perdu de vue depuis des lustres. Grand Prix à l’Alpe d’Huez, c’est une vraie réussite tout en humour et mélancolie.